LES OBSCURS COMPRENNENT MIEUX LE CHINOIS

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Vieillards, vous êtes tentés par un emploi de directeur de conscience? Il n’est pas trop tard: en 2013, devenez maoïste.

Alain Badiou, l’inventeur immortel du concept de «pétainisme transcendantal», qui vaticine derrière le Panthéon, continue sans vergogne à vanter les mérites de la Pensée Mao Zedong et de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne.

Dans Commonwealth, les néo-universitaires Negri et Hardt félicitent Mao Zedong d’avoir mis en avant le «pouvoir de l’anti-modernité». Le dictateur chinois aurait ainsi accordé un rôle politique «considérable» à la paysannerie et proposé une «critique convaincante de la pensée économique stalinienne».

C’est trop peu!  Les paysans chinois ont tiré grand profit d’avoir figuré l’avant garde de l’anti-modernité dans le «Rapport sur l’enquête menée dans le Hounan à propos du mouvement paysan»: plus de 40 millions de morts pendant le «Grand Bond en avant», et une situation d’assujetti qui redouble leur servitude.

On ne saurait à leur égard parler, comme le font les journalistes, de «citoyens de second rang» car il n’existe rien en Chine populaire, que ce soit celle de Mao Zedong ou celle de Xi Jinping, qui ressemble même vaguement à l’état de citoyen. Le statut résolument anti-moderne du paysan chinois le prive des droits les plus élémentaires, garantis dans le moindre trou-à-rats capitaliste démocratique: la liberté de circuler ou d’ouvrir une très petite entreprise.

Les étudiants des établissements où brillent nos gaillards, notamment les malheureux inscrits à la Duke University, qui semble s’être fixé pour but de rejoindre et dépasser l’inoubliable Vincennes, pourront, à titre d’anti-dote, lire le texte de Simon Leys sur Liu Xiaobo, Anatomie d’une dictature post-totalitaire (dans Le studio de l’inutilité).

Ce n’est pas la Chine, etc.

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