C’est la fin parodique de la division du travail. Un financier va chanter, un
avocat va se faire indicateur de police, un boulanger va exposer ses préférences littéraires, un acteur va gouverner, un cuisinier va philosopher sur les moments de cuisson, un sportif va donner son avis sur un écrivain… Chacun
peut surgir dans le spectacle afin de s’adonner publiquement, ou parfois pour s’être livré secrètement, à une activité complètement autre que la spécialité par laquelle il s’était fait connaître.
Lors de sa campagne présidentielle, Jospin consultait de la même manière et au cours des mêmes réunions ses conseillers, des consultants en communication et les dirigeants du PS. Aujourd’hui Hollande confie à des communicants le soin de redresser son image, sérieusement entamée par ce qui est surtout une absence de ligne politique. Dans son travail quotidien, chacun peut voir que l’on confond le responsable, l’expert, le consultant, le technicien…
Le spectacle a besoin d’hommes séparés d’eux-mêmes, de leur savoir-faire, de leur savoir-dire, de leur mémoire.