Theodore Kaczynski est un tueur en série connu sous le nom d’Unabomber. Il a accompagné ses activités terroristes de la publication de textes sur la technologie que certains revendiquent comme une référence.
NB: les chiffres entre parenthèses renvoient aux passages numérotés des textes.
SA VIE, SES CRIMES
Kaczynski est né en 1942 dans la banlieue de Chicago. Ses parents étaient tous deux d’origine polonaise, de la seconde génération.
Lorsqu’il avait quinze ans, l’actualité criminelle américaine fut marquée par l’arrestation de Georges Metesky, le Mad Bomber original, lui aussi d’origine polonaise. Metesky signait ses envois de bombe «FP» comme «Fair – Play».
Kaczynski s’en inspirera pour sa propre signature, «FC» comme «Freedom Club».
Bon élève, doué en mathématiques, poussé par ses parents, il obtint à seize ans une bourse pour Harvard. Un trait caractéristique de sa personnalité est ce mélange d’introversion et de complexe de supériorité des bons élèves qui rencontrent des difficultés de sociabilité. Plus tard il entrera en fureur contre la critique des tests de QI où il avait excellé, y voyant la meilleure illustration du sentiment d’infériorité propre aux gens de gauche.
A Harvard, Kaczynski participe pendant trois ans aux expériences de résistance au conditionnement psychologique conduites par Henry Murray, directeur du département de psychologie. Murray poursuivait les travaux qu’il avait menés pendant la guerre, avec les services secrets, sur la personnalité autoritaire. Cet épisode semble bien avoir joué un rôle clé dans l’éducation du terroriste américain (a). L’équipe de Murray le juge «très marginal et introverti», le plaçant ainsi en contradiction avec son estime de soi intellectuelle. Dès cette période – il a alors vingt ans- les techniques de conditionnement deviennent sa hantise.
Il rejoint en 1962 l’université d’Ann Harbor, Michigan où il entreprend et achève sa thèse. Ces années sont apparemment plus apaisées: Il bénéficie d’une certaine reconnaissance, et reçoit en particulier le prix de la meilleure thèse en mathématiques de l’université pour 1967.
C’est pourtant pendant cette période qu’il note dans son journal: « Si ça ne marche pas et que je peux revenir dans la civilisation avant de crever de faim, c’est ici que je reviendrai pour tuer quelqu’un que je hais.»
En 1968, Kaczynski est à Berkeley. Il est considéré comme un enseignant distant par ses étudiants, et ne rejoint pas le mouvement de contestation. La détestation des gens de gauche devient une autre de ses idées fixes. Il déteste leur état d’esprit, leur prétention à convaincre les autres, les causes qu’ils défendent. Il est particulièrement irrité contre les mouvements des femmes et des noirs. Il quitte Berkeley et le monde universitaire en 1969.
Il se retire dans le Montana, près de Lincoln où il achète un terrain sur lequel il construit une petite maison. Son premier manifeste date de 1971. Son obsession est de «tuer un scientifique». Il s’y prépare en apprenant à confectionner des bombes qu’il teste dans un lieu resté inconnu. Il s’adonne au vandalisme, saccage les maisons de ses voisins, brûle les véhicules de leurs enfants.
En 1978, la phase de préparation est achevée. Il dépose la première bombe dans le parking du département «Science and Engineering» de l’Université de l’Illinois, à Chicago.
La même année, il entre dans une usine où travaillent son père et son frère. Il y fait la connaissance d’Ellen Tarmichael mais la jeune femme met rapidement un terme à leur relation. Karczynski affiche sur les murs de l’usine un poême obscène visant Ellen. Son frère David, qui est aussi son supérieur hiérarchique, le renvoie.
Kaczynski avouera plus tard avoir envisagé de mutiler le visage de la jeune femme en réprésailles. Et il écrira dans une lettre: «les mathématiciens ne pensent pas aux femmes car leur coeur est pur». (b)
Entre 1978 et 1987, il expédie douze bombes, tuant Hugh Scrutton, propriétaire d’un magasin d’électronique et blessant vingt-et-une personnes, dont cinq grièvement. Kaczynski conduit son projet terroriste comme une expérimentation technique, numérote ses engins et consigne dans un journal codé les détails de leur fabrication, et la progression de leur efficacité meurtrière.
De 1993 à 1996, date de son arrestation, il envoie encore quatre bombes, tuant Thomas Mosser, un dirigeant de société, et Gilbert Murray, président du syndicat des exploitants forestiers de Californie, et blessant grièvement deux autres personnes. Parmi ces dernières, David Gelernter, un informaticien, a écrit un livre intéressant intitulé «Drawing Life. Surviving the Unabomber» (c). Finalement, Kaczynski aura tué trois personnes et blessé vingt trois autres.
En 1995 il envoie un texte à plusieurs journaux, s’engageant à ne plus tuer si le texte est publié. Le Washington Post accepte le chantage et tire le nouveau manifeste d’Unabomber à 850 000 exemplaires. David Kaczynski reconnait dans ce discours les idées fixes de son frère et le dénonce au FBI . En 1998, Kaczynski est condamné à la prison à perpétuité, sans réduction de peine, décision confirmée en 2001 et 2002.
SES TEXTES
Tel est l’homme que certains présentent comme une référence pour la critique de la technique. Les textes de Kaczynski ont connu en effet une réception favorable en France, le manifeste de 95 bénéficiant de trois éditions concurrentes (d).
Une telle réception suppose d’abord une certaine idée du rapport entre les textes et les crimes. De manière plutôt sympathique, mais peut-être ingénue, Jean Louis Porquet écrit, dans son livre sur Jacques Ellul: «On notera que ce dernier (T.K.) citait Ellul parmi ses influences, lequel ayant toujours été «contre les violents»…aurait évidemment condamné ses actes mais sans doute pas ses idées».
L’éditeur de l’Encyclopédie des Nuisances critique les attentats comme un moyen imprécis, inefficace, et même contre-productif: «Ceux de Kaczynski servent maintenant à occulter le contenu et l’existence même de son texte».
Patrick Barriot va dans le même sens mais ne craint pas l’occultation: «Depuis sa cellule, Ted Kaczynski n’envoie plus de bombes mais ses écrits pourraient être bien plus dévastateurs».
Selon Jean Marie Apostolidès, «Le manifeste L’Avenir de la société industrielle est aujourd’hui considéré comme un texte important. Cela ne signifie pas, de la part de ceux qui le discutent, l’approbation de toutes les idées qu’il contient, et moins encore des méthodes utilisées par Kaczynski pour appuyer ses thèses». Mais il risque aussi, en fin de préface: «Kaczynski s’oppose au nihilisme ambiant au moins en ceci: il a mis en pratique ce qu’il écrivait, créant du même coup une identité entre son écriture et son action».
Le public a donc le choix: séparer textes et crimes; s’intéresser aux textes et non aux attentats inefficaces; approuver les idées sans les méthodes tout en appréciant à son juste prix l’identité entre les textes et les crimes. Nous n’avons retenu aucune de ces approches.
Quand aux textes eux mêmes, Barriot est carrément enthousiaste: «Le futur a besoin de Ted Kaczynski». L’éditeur de l’Encyclopédie des Nuisances écrit: « A qui voudra le lire avec attention, il apparaîtra que l’analyse de Kaczynski va, par son chemin singulier, droit à l’essentiel, et atteint ce qui est bien le centre du système universel de la dépossession: l’extinction de toute liberté individuelle dans la dépendance de chacun vis-à-vis d’une machinerie technique devenue nécessité vitale».
Pour Apostolidès, Kaczynski a «une oeuvre intellectuelle», «une sensibilité particulière», «une vision prophètique». «Seul comme l’homme sauvage de Rousseau, logique dans sa pensée et clair dans ses propos, en un mot se suffisant à lui-même, il cherche à échapper à tout conditionnement extérieur». Le point clé, comme pour l’Encyclopédie des Nuisances, c’est qu’il a «immédiatement compris la place que tenait la technique dans les métamorphoses en cours».
Essayons donc de lire, avec attention, comme on nous y engage, cette vénérable référence.
Le premier texte – l’appel de 1971 – s’ouvre sur une liste des techniques de conditionnement: médias audio-visuels, psychologie de l’éducation, ordinateur, psychologie comportementale…Cette énumération est supposée expliquer la puissance du contrôle exercé par la société sur l’individu sans qu’aucune relation ne soit établie avec le travail, ni la consommation, ni l’état. On s’attend à une critique de ces techniques mais elle ne vient pas. Sur la télévision, par exemple, Kaczynski se situe en deçà de MacLuhan ou Popper, se contentant de dénoncer l’endoctrinement par la propagande des contenus.
Il examine ensuite l’impact général de la technologie sur notre société. A partir d’Ellul, il reprend le faux diagnostic le plus courant à son époque: le déterminisme et la complexité de la technologie impose une coordination et donc une concentration du pouvoir et un contrôle accru des individus. «Cela est une conséquence obligatoire du progrès technologique parce que permettre à la technologie de se développer de façon anarchique, en dehors de toute régulation, conduirait simplement au désastre».
On ne saurait imaginer une théorie plus parfaitement contredite par la réalité, de beaucoup plus dialectique. Ce n’est pas seulement la complexité qui impose le contrôle; c’est surtout la volonté de contrôle qui complique toujours plus le système technique. La technologie n’est pas seulement concentrée, elle est aussi diffuse; c’est même une caractéristique de la société du spectacle. Elle connaît à la fois un formatage des pratiques et des esprits et une absence de régulation. Elle se développe très bien de façon tout-à-fait anarchique, par le haut et par le bas. L’industrialisation de la technologie ne nous mène pas au désastre; le désastre est déjà là, il n’a été évité ni au niveau concentré, ni au niveau diffus, ni dans la nature, ni dans les esprits.
Voici un exemple de la sagacité très particulière de Kaczynski: «Des recherches ont montré que si un individu est exposé à la violence à travers la télévision, il développera lui même des attitudes violentes. L’existence même de ce savoir implique inévitablement que tôt ou tard la censure télévisée sera instaurée, que ce soit par le gouvernement ou par les industrie télévisuelle, dans le but d’abaisser le taux d’agressivité des enfants. Nous avons ici un cas de manipulation».
On a pu voir en effet à quel point la violence télévisuelle, et le taux d’agressivité des enfants, notamment américains, avait pu être malencontreusement réduits. On frissonne devant la puissance de ces manipulations. Cet exemple d’ailleurs n’illustre pas seulement la valeur des prédictions de Kaczynski; comme on va le voir, il coïncide exactement avec son apologie d’une agressivité, et d’un instinct de mort qui devraient être convenablement préservés du conditionnement pacifiste.
Le manifeste de 1995, L’Avenir de la société industrielle, débute avec une évocation de la déplorable psychologie des gens de gauche: sur-socialisation, dépréciation de soi, défaitisme. Les problêmes de ces malheureux résumeraient ceux de la société dans son ensemble.
Kaczynski présente ensuite sa conception de l’homme autour de deux notions: la «méthode de puissance» et les «activités de substitution».
Les êtres humains ont besoin d’une méthode de puissance («power process») (e) qui consiste à se donner des buts qui supposent des efforts, et à connaître un minimum de succès. Mais les gens ont tendance à se livrer à des activités de substitution, dirigées vers un but artificiel, à seule fin d’avoir un objectif quelconque et le sentiment de se réaliser.
Comme exemples de ces activités de substitution, Kaczynski énumère: les travaux scientifiques, l’exploit sportif, la création artistique et littéraire, la réussite professionnelle, l’accumulation de biens démesurée, l’activisme social lorsqu’il n’est pas vital. Les activités de solidarité, par exemple le soutien de certains blancs au mouvement des noirs, relèvent de ce type d’activités de substitution.
La tendance à ne pas mener à bien les activités fondées sur la puissance, remplacé par les activités de substitution, engendre dépréciation de soi, anxiété, hostilité, déviations sexuelles, bref tous ces fléaux habituels aux gens de gauche.
Tel est le tableau psychologique de Kaczynski. On en est d’abord un peu pantois. L’art, la science, l’agon, le travail bien fait, l’action politique, le goût de l’entreprise, tous congédiés en quelques lignes? Quel incroyable renversement des valeurs! Le lecteur craint subitement d’être aussi timoré que le plus banal des progressistes.
Mais si toutes les activités que l’opinion commune recommande bêtement pour s’ouvrir aux autres, se réaliser, s’élever, doivent être délaissées comme autant d’activités de substitution, quel est le contenu concret des si essentielles activités fondées sur la puissance ou orientées vers plus de puissance?
Le besoin lié au processus de puissance est, selon Kaczynski, «sans doute biologique». Plus loin, l’activité de substitution est opposée à l’activité qui «sert à satisfaire les besoins biologiques». A ce titre, la recherche du plaisir sexuel et de l’amour ne sont pas des activités de substitution (39). Si les personnes qui se livrent à des activités de substitution déclarent mieux se réaliser que dans des «activités banales de satisfaction des besoins biologiques», c’est parce que, dans notre société, l’effort nécessaire pour ce type de besoins est devenu insignifiant (41).
Bref l’activité de « puissance » est d’origine biologique.
La psychologie de Kaczynski est donc radicalement simplificatrice. D’un côté, la nature, les instincts, les besoins biologiques et les activités qui leur sont liées, Eros et Thanatos: ici s’étend le royaume du power process, la science de la puissance; de l’autre côté, la civilisation, la culture, la vie de l’esprit, l’éthique et la politique: en réalité, les bas fonds des activités de substitution, de la haine de soi, et de la dépression.
Cette psychologie se voulant aussi une anthropologie, la doctrine de Kaczynski rejoint directement celle du primitivisme, de l’abolition de la civilisation.
Comme pour les autres primitivistes, l’histoire des hommes se réduit chez lui à un conflit entre la civilisation technicienne et ceux qui s’y refusent au nom de leurs instincts. Comme eux, il recherche dans le passé le plus lointain de l’humanité, le modèle d’une société non conditionnée.
Sa particularité est d’organiser ce modèle autour de l’instinct de mort.
Dans le manifeste, Kaczynski se désintéresse de toute analyse concrète de la technologie. Cependant il veut encore démontrer qu’il n’y a pas d’autre solution qu’une suppression pure et simple du systême industriel et technologique (140) pour aller vers des communautés naturelles de petite dimension.
Pour essayer d’établir que le poids de la technologie impose cette suppression, il reprend alors deux grands thèmes d’Ellul.
Le premier récuse radicalement la possibilité d’une appropriation de la technique par l’homme: les mauvais côtés ne peuvent être séparés des bons (122), la technologie avance toujours dans le même sens et il ne peut y avoir de retour en arrière (129). Le deuxième attribue au systême technicien, non seulement, en raison de sa complexité et de sa concentration, un rôle de restriction continue de la liberté (117), mais aussi celui d’une force sociale supérieure en soi à la liberté (128).
Pris un par un, ces arguments sont infirmés directement par la réalité. Le numérique en est un bon exemple. Les logiciels libres, la politique hacker (McKenzie Wark), la critique «pharmacologique» (Ars Industrialis, la technique comme poison et contre-poison), démontrent parfaitement que les bons côtés peuvent être séparés des mauvais, pour garder cette formule inconsistante. A chaque étape de développement du numérique, des bifurcations techniques se
sont présentées, autour desquelles les conflits se sont noués. La technologie accompagne tantôt un élargissement de la liberté, tantôt une restriction.
Au point de vue mécaniste de Kraczynski, il n’y a pas à opposer un point de vue symétrique, mais la vision stratégique de la technologie comme théâtre des opérations.
Mais il faut aussi souligner le caractère parfaitement circulaire du raisonnement.
Dès lors qu’une critique de la technique est effective, comme pratique et théorie, «les bons côtés de la technique peuvent être séparés des mauvais»; on peut à la fois conserver en connaissance de cause des technologies que l’industrie affirme dépassées, voire les réactiver et les associer à d’autres plus nouvelles; il devient possible aussi de peser sur l’orientation et le rythme du développement technique; la technologie peut donc être dissociée de la domination et favoriser un rapport de forces plus favorable à la liberté.
A qui s’adresse-t-il, celui qui considère que la force sociale de la domination est nécessairement supérieure à celle de la liberté?
La folie raisonnante trouve toujours des adeptes. Ce qui chez Kaczynski a plu à certains, c’est d’abord la détestation des progressistes politiquement corrects.
Mais ils veulent surtout y déceler ce qui ne s’y trouve pas, et pour cause, mais qu’ils auraient voulu produire: une critique de la technologie, non seulement allégée de la critique de la séparation et de l’aliénation, mais prétendant en prendre la place, en même temps que le pétaradant objectif d’une suppression totale du systême industriel et technique.
Aujourd’hui, ne voulant plus entendre parler d’engagement collectif, ils misent tout sur les individus et renvoient la technologie dans sa totalité du côté de la domination. Et, dans leur incapacité à penser en même temps critique de la technique et culture de soi, ils préfèrent encore s’aveugler sur le primitivisme de Kaczynski.
En réalité Kaczynski ne s’intéresse pas à la question politique de la technologie. Elle n’est pour lui que le schéma fédérateur de ses cauchemars et de ses haines. Si le journal des bombes, qui forme le centre de la pratique d’écriture du terroriste, perfectionne les moyens de tuer, les manifestes perfectionnent les cibles. Le discours anti-technologie accompagne et structure
le crime en série.
Telle est la théorie de référence: thème délirant d’un paranoïaque, et plan de passage à l’acte d’un tueur en série.
Epilogue
De sa prison Kaczynski se plaint d’avoir été honteusement plagié par Breivik, l’assassin en masse norvégien. Il polémique aussi avec certains primitivistes végétariens trop pacifiques pour lui.
(a) Alstom Chase, Harvard and the Unabomber, The education of an american terrorist. Norton. 2003
(b) Cité dans le film de Lutz Dammbeck, The Net
(c) David Gelertner, Drawing life. Surviving the Unabomber. The Free Press. 1997
(d) Theodore Kaczynski, Le manifeste de 1971, L’avenir de la société industrielle, traduction et préface de Jean Marie Apostolidès. Climats. 2009
Theodore Kaczynski. La société industrielle et son avenir. Editions de l’Encyclopédie des Nuisances. 1998
Theodore Kaczynski et Patrick Barriot, L’effondrement du systême technologique, Xenia éditions, 2008
(e) Nous traduisons « power process » par « méthode ou processus de puissance ». Apostolidès traduit – si on peut dire- par « processus de pouvoir » (?). L’éditeur de l’Encyclopédie des nuisances, troublé par le contenu réel du «power process» tente une diversion en le traduisant par «auto-accomplissement» en dépit du refus explicite par Kaczynski de la «réalisation de soi». Et il propose, en note, d’enrichir cet auto-accomplissement qu’il vient juste d’inventer par des références à Thoreau, Stirner et Mumford. Pourquoi se gêner? Et pourquoi pas Epictète, Emerson ou Michel Foucault?
