Le boycott anti-Trump

Par André Viète

Le mouvement de boycott anti-Trump ne pouvait manquer de nous intéresser puisqu’il est largement marqué par une dénonciation de la trahison de l’Ukraine par les Etats-Unis, et qu’il vise directement un type de politique protectionniste semblable aux orientations du RN lequel se définit aujourd’hui largement comme une cinquième colonne du trumpisme et du poutinisme. Ce dernier point vient d’être confirmé par les soutiens des trumpistes, y compris de Trump lui-même, à Marine Le Pen à la suite de sa condamnation. Mais il ne s’agit là que des conditions externes du boycott. Cette constellation d’actions politiques diverses, dans des pays différents, mais relevant tous du système représentatif, mérite aussi d’être regardée pour elle-même, de l’intérieur, comme exemple de démocratie directe.

Dans ce premier article, nous tentons de dresser un tableau d’ensemble de ce mouvement. Nous approfondirons dans un autre texte les aspects tactiques.

Les boycotts dans les différents pays

D’après un article du Guardian, le ou les boycotts anti-Trump ont débuté courant février 2025. Le plus souvent, ils s’appellent « Boycott des produits américains ».

Les premiers pays concernés ont été le Danemark et le Canada pour des raisons évidentes : les menaces de Trump d’annexer le Groënland et de transformer le Canada lui-même en état américain. Un autre motif de la révolte fréquemment mentionné est le traitement humiliant infligé par Trump et Vance à Zelensky à la télévision le 28/02/2025.

Le groupe Facebook danois , « Boykot Varer Fra USA » ou « Boycott des produits des États-Unis », dont l’image principale est une canette de Coca Cola écrasée,compterait plus de 90 0000 membres. Le plus grand distributeur danois, le groupe Salling, a mis en place des autocollants noirs en forme d’étoile sur les étiquettes des supermarchés, pour indiquer si un produit était fabriqué en Europe.

La mobilisation est importante aussi dans les autres pays scandinaves. Le groupe de boycott suédois aurait lui aussi plus de 80 000 membres. La décision de certaines entreprises de participer au boycott est à noter. C’est ainsi queHaltbakk, la plus grande entreprise norvégienne de ravitaillement en carburant, a annoncé l’arrêt de ses livraisons occasionnelles de carburant aux navires de la marine américaine. Faisant allusion à la rencontre télévisuelle entre Zelensky et Trump, le dirigeant de cette entreprise a expliqué ainsi sa position sur Facebook :

« Nous avons été aujourd’hui témoins du plus grand spectacle de merde jamais présenté « en direct à la télévision » par l’actuel président américain et son vice-président…

… Un grand merci au président ukrainien pour sa maîtrise et son calme, malgré la campagne télévisée américaine de coups bas. Cela nous a rendus malades…

… En conséquence, nous avons décidé de cesser [immédiatement] de fournir du carburant aux forces américaines en Norvège et à leurs navires faisant escale dans les ports norvégiens… Nous encourageons tous les Norvégiens et les Européens à suivre notre exemple. »

Le mouvement de boycott au Canada a commencé début février. Il comporte plusieurs caractéristiques. D’une part, Justin Trudeau, Premier ministre alors sur le départ, régulièrement humilié par Donald Trump, avait lancé, dès le 1er février, le mot d’ordre « Choisir le Canada ». Le mouvement de boycott relève donc ici du « patriotisme économique ». C’est aussi pour le moment le seul cas connu d’un gouvernement s’engageant pour le boycott. Le sentiment anti-américain s’est largement développé notamment au Québec et en Ontario. L’hymne américain a été hué lors des matchs de hockey entre les deux équipes nationales. En mars, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a mis fin à un contrat de 69 millions de dollars, avec Starlink, l’entreprise de télécommunications d’Elon Musk. « L’Ontario ne fera pas affaire avec des gens déterminés à détruire notre économie », a-t-il déclaré sur la plateforme X d’Elon Musk.

Le boycott canadien a un effet immédiat : les Canadiens sont si nombreux à annuler leurs plans de voyage aux États-Unis cette année que l’US Travel Association anticipe des pertes de 2,1 milliards de dollars, d’après Forbes.

Tesla : un premier succès de la campagne de boycott

L’aspect probablement le plus marquant de la campagne internationale de boycott anti-Trump est le rejet par les acheteurs européens des Tesla produites par Elon Musk. D’ores et déjà, ce boycott dans le boycott a remporté un succès indéniable et largement inattendu.

On sait que Musk avait apporté tout son soutien à Trump pendant la campagne, sur le plan financier, et en mettant X (ex Twitter), dont il est propriétaire, au service du candidat. Il est devenu une figure importante du gouvernement US lorsque Trump l’a nommé à la tête du DOGE, le « département de l’efficacité gouvernementale » chargé de tailler dans les coûts administratifs et les subventions. Parfait exemple du ploutocrate, il s’est aussi fait connaître par sa proximité avec la pire extrême-droite, ses saluts de style nazi, et son soutien au groupe allemand d’extrême-droite AfD.

A priori Musk remplissait toutes les conditions pour faire partie des cibles du boycott. Mais rien ne permettait de prévoir l’efficacité de la campagne menée en direction des Tesla. Les regards des activistes étaient plutôt tournés vers X et l’éventuelle migration vers d’autres réseaux sociaux comme Mastodon ou Bluesky. Ce succès de l’action contre Tesla, premier succès du boycott anti-Trump, donne un éclairage décisif sur les logiques fondamentales du boycott comme action politique directe.

Dans de nombreux pays européens, notamment au Royaume-Uni, des activistes sont venus protester à la porte des concessions ou « show-rooms » Tesla. Comme l’explique la Stop Trump Coalition, qui soutient les actions anti-Tesla au Royaume-Uni, dans un message adressé à ses sympathisants le mardi 18 mars :

 « Les showrooms Tesla sont ce qui se rapproche le plus d’un QG de Trump dans la plupart des villes britanniques. Il suffit de quelques personnes devant l’un d’eux pour faire passer le message, et souvent même fermer le showroom pour la journée. »

Mercredi 12 mars, des militants de Just Stop Oil, un groupe de résistance civile pour le climat, ont déversé un liquide orange sur un robot Tesla Optimus dans le principal show-room de Londres.

Voici ce qu’a déclaré, d’après le Guardian, Catherine Rennie Nash, une des participantes à cette action, qui a été arrêtée par la police : 

« Le milliardaire Elon Musk aime frapper fort. Au lieu d’utiliser sa fortune pour contribuer à résoudre la crise climatique, réduire la faim dans le monde ou trouver un remède contre le cancer, il met des centaines de milliers de personnes au chômage, compromet la science climatique et prive les personnes vulnérables d’accès aux soins de santé…

Lui et ses amis milliardaires cherchent à détruire la démocratie et il s’en prend au Royaume-Uni. Si vous voulez le combattre, apprenez à résister. »

Catherine Rennie Nash a 74 ans, elle est grand-mère et enseignante à la retraite du comté de Cumbria.

Comme on peut l’imaginer, ces activistes n’avaient aucune relation avec Tesla, et, parfois, n’étaient pas même des automobilistes. Mais leurs interventions non violentes ont largement influencé les propriétaires de Tesla, et encore plus, les éventuels acquéreurs des voitures de Musk. Parmi les premiers, certains ont décidé d’afficher des autocollants du type «I bought this before Elon went crazy » (« Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou »). Mais le mouvement a surtout précipité une chute des ventes de Tesla.

Dans cette deuxième phase, le boycott des consommateurs prenait le relais de l’activisme. L’action dans les concessions Tesla « QG du trumpisme » et le boycott des achats se sont donc développés dans tous les pays européens, y compris dans certains pays a priori moins enclins à l’anti-trumpisme. En Pologne, par exemple, les commentaires de Musk sur l’histoire de l’Allemagne (« les enfants ne devraient pas être coupables pour les péchés de leurs … grands-parents« ) ont poussé le ministre polonais du Tourisme Slawomir Nitras à suggérer qu’il était « nécessaire de répondre fermement (à Musk), par exemple avec un boycott »

Les ventes de véhicules Tesla sur janvier et février 2025 sont en chute libre par rapport à la même période de l’année dernière, selon un rapport d’Electrek, média spécialisé dans les véhicules électriques. C’est en Allemagne que Tesla a connu le recul le plus sévère : -70,6%. Le pays était autrefois le principal marché européen du constructeur, qui a vu ses ventes s’y effondrer, en février 2025, de 6000 à 1429 véhicules. Il semble difficile de ne pas faire le lien avec les ingérences d’extrême-droite de Musk dans la vie politique de l’Allemagne. On remarque d’ailleurs – et c’est un point important pour l’avenir- qu’en général, les interventions partisanes des trumpiens en Europe, qu’il s’agisse de Musk, Vance, Bannon ou Trump lui-même, se retournent soit contre eux, soit contre leurs partisans et inféodés sur le continent, comme Zemmour ou le RN. Six pays ont connu une chute de -44% à -48% des ventes : non seulement la France et les pays scandinaves, mais aussi l’Espagne et le Portugal.

Après l’activisme et la baisse des ventes, les effets du boycott se sont fait ressentir dans le cours en bourse de l’action Tesla qui a connu une chute vertigineuse.

Cet effet financier était consciemment recherché par certains groupes de boycott, notamment au Royaume Uni. Le mouvement anglais TeslaTakedown vise ainsi explicitement à faire chuter le cours de l’action Tesla. TeslaTakedown soutient que l’accès de Musk au capital financier « dépend en grande partie du cours de l’action Tesla, et le cours de l’action Tesla dépend, fondamentalement, du fait que les personnes soucieuses du climat continuent d’acheter ses voitures et d’utiliser ses chargeurs électriques ». Musk aurait, en effet, utilisé jusqu’à la moitié de ses actions Tesla pour cautionner des emprunts. 

« Si le cours continue de baisser, les banques le forceront à vendre ces actions pour rembourser sa dette. Cela entraînera une chute du cours de l’action Tesla et Musk ne pourra plus continuer la lutte », a déclaré un autre groupe britannique, OccupyTesla.

TeslaTakedown cherche, en particulier, à mettre un terme au financement par Musk des extrémistes de droite tels que Tommy Robinson, aujourd’hui emprisonné.

Depuis un pic de 479 dollars au Nasdaq le 17 décembre dernier, l’action Tesla se négocie actuellement (7 avril 2025) autour de 233 dollars. Sa valeur boursière (le cours de l’action multiplié par le nombre d’actions) a chuté entre le 17/12/2024, et le 18/03/2025, de plus de 700 milliards de dollars.

Le cycle vertueux du boycott – activisme, boycott des consommateurs, chute des cours – a donc tenu ses promesses. Elon Musk a su se faire détester un peu partout : en Angleterre, à cause de Robinson, en Allemagne, à cause de l’AfD, en Pologne, pour son mépris raciste de l’histoire, par les fonctionnaires américains et internationaux, pour l’activité du Doge, par les Français pour son soutien à C8 aux côtés de Sarah Knafo, en général, pour sa proximité avec Trump. (a) Musk semble avoir attrapé la scoumoune. Son soutien à la candidature du juge Brad Schimel, en dépit de ses habituelles excentricités (3 millions de dollars pour la campagne de Schimel sur sa bourse personnelle, 19 millions supplémentaires de ses différents groupes, distribution de chèques pour un million de dollars aux électeurs ayant participé au vote) a débouché sur un véritable fiasco, Schimel étant distançé de près de 10 points par sa concurrente.

Trump a essayé de consoler Musk pour ses déboires avec Tesla, en mettant en cause « les fous de la gauche radicale (qui), comme ils le font si souvent, tentent de boycotter illégalement et de manière collusoire Tesla, l’un des plus grands constructeurs automobiles du monde et le bébé d’Elon. »

Cette amabilité ne cache pas cependant que le torchon brûle entre Musk et les trumpistes. Il a tout de même perdu personnellement 130 Milliards de dollars. Il lui reste une fortune nette de 302 Milliards mais la situation de Tesla est telle qu’elle nécessite visiblement une séparation des affaires gouvernementales et financières. Le départ de Musk de l’administration Trump, voire la suppression du Doge semble donc être programmés pour mai prochain.

Evidemment ce ratage sera camouflé en brillant succès de la mission qui aura rempli tous les objectifs fort glissants qu’elle s’était elle-même attribués. Mais le Conseiller Senior du Président ne disposant pas de la patience nécessaire pour cacher ses autres désaccords avec certains Trumpiens, notamment les concepteurs de la politique des mesures tarifaires, on a pu le voir polémiquer avec Howard Lutnik, secrétaire au commerce, et Peter Navaro, conseiller commercial. Lutnik est l’homme qui a imposé des droits de douane de 10% sur les îles Heard et McDonald situées au large des côtes de l’Antarctique et habitées uniquement par des pingouins. Sur ce sujet, Musk aura plutôt eu gain de cause, avec le revirement de Trump sur la question des tarifs, le 10 avril.

Mais la Chine est un des autres sujets qui divisent encore l’extrême droite ploutocratique de Mar A Lago. Le départ de Musk était initialement prévu pour le mois de Juillet. Une démission – c’est le mot juste – avancée, dans quelques semaines, suivant la débâcle en bourse de Tesla, devrait rester dans les annales du boycott comme un succès parfaitement mérité pour une action aussi remarquablement conduite.

Le boycott en France

Le boycott en France ressemble à un iceberg : une petite partie émergée, autour d’un groupe Facebook, et, semble-t-il, une pratique spontanée de boycott assez répandue, et un large soutien dans l’opinion publique. La France est fréquemment présentée comme un des pays où le boycott est important, derrière le Danemark, le Canada, les pays scandinaves, mais devant le Royaume-Uni, l’Allemagne ou l’Espagne.

Voici comment le groupe Facebook, qui serait fort aujourd’hui de 30000 membres, présente son orientation :

« Boycott USA : Achetez Français et Européen

Marre de financer les dérives impérialistes américaines ? Passez à l’action. Ici, on s’organise pour soutenir l’économie française et européenne en boycottant les produits US. Priorité au local, au made in France, au made in Europe et à notre souveraineté économique.

Moins d’USA, Plus de France et plus d’Europe ! ».

Les échanges entre membres du groupe Facebook sont centrés sur l’origine des produits – certains membres découvrent ainsi, effarés, que Heudebert ou LU sont des marques américaines – et le risque éventuel de nuire aux salariés français des entreprises américaines. Les sociétés le plus fréquemment citées sont : Coca Cola (un boycotteur sur deux), Mc Donald, Tesla, Starbuck, KFC, X.

Edouard Roussez, le fondateur du groupe Facebook, est un agriculteur, houblonnier bio de la région Nord. Il déclare :

« Les mensonges de Trump, son rapprochement avec Poutine et l’humiliation devant toutes les caméras du monde de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, j’ai trouvé ça révoltant ».

Sa stratégie pour choisir les marques à boycotter est centrée sur :

1/ Les sociétés qui ont financé la campagne de Donald Trump : AirBnb (dont l’ex-président devait rejoindre le DOGE de Musk), Paypal (dont le Président Peter Thiel a financé la campagne de Vance), Tesla, Amazon.

2/ Les services numériques, les GAFAM.

3/ En général, les produits fabriqués aux Etats Unis.

Le site NYC.fr (New York City), spécialisé sur l’image et l’attractivité des Etats-Unis et de New-York, a commandé à l’IFOP une enquête sur « L’image des États-Unis auprès des Français et le boycott des produits américains après deux mois de présidence Trump ». Cette étude, pilotée par François Knauss, a été effectuée du 14 au 17 mars 2025 sur un échantillon de 1000 personnes. Elle comporte plusieurs enseignements significatifs.

L’image des Etats-Unis auprès des Français connaît un effondrement sans précédent. Le « taux de sympathie » s’écroule, passant de 65% en 2010 à 25% aujourd’hui. Chute spectaculaire de l’attractivité des USA pour étudier (de 48% à 22%, mêmes époques), vivre (30% à 22%), ou travailler (37 à 20%). 26% seulement des Français estiment que les Etats-Unis et la France sont des pays proches en termes de valeurs, contre 49% en 2004.

62% des Français soutiennent les appels au boycott des entreprises américaines (72% à gauche, 50% pour le RN). Près d’un Français sur 3 (32%) déclare boycotter activement au moins un produit américain. Les produits les plus touchés seraient Coca Cola, McDo, Starbucks, KFC, Tesla et X. Les marques les plus menacées de boycott dans le futur sont celles de Musk, Tesla et X.

Essayons de compléter ce tableau du boycott en France par un tour d’horizon rapide. Chez les patrons, alors que M-E Leclerc déclarait soutenir le boycott, Patrick Martin, président du MEDEF, préconise « d’éviter d’entrer dans ce genre de comportement ». Éric Lombard rejoint Martin, sans voir la contradiction avec les appels de Macron, et de Lagarde, à « l’indépendance économique » et à réorienter les investissements vers l’Europe.

Comme le dit l’Huffington Post, la classe politique, dont on connaît le peu de goût pour la démocratie directe (et d’ailleurs en cette période pour toute activité politique réelle) « est, elle, globalement silencieuse sur le sujet ». Interrogé le 7 avril sur France Info, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard a répondu : « Pourquoi pas »

Pour le moment, peu d’initiatives sont venues du courant « techno-critique ». Il faut cependant mentionner la campagne EscapeX (Quitter X), née d’une alliance d’initiatives françaises et européennes lancées ces derniers mois. En France, la campagne HelloQuitX, lancée par la Ligue des droits de l’Homme, La Quadrature du net, et d’autres organismes, incitent le grand public, les médias, et les responsables politiques à quitter X pour d’autres réseaux sociaux. Cette campagne s’appuie sur la plateforme OpenPortability, développée par le laboratoire ISC-PIF du CNRS. HelloQuitX a été lançée à l’occasion de l’arrivée de Trump au pouvoir et dénonce les ingérences de Musk dans la vie politique. Nous ne savons pas si cette campagne tend ou non à se rapprocher avec les autres opérations de boycott.

Dans cet article, nous avons essayé de présenter les principales caractéristiques des campagnes de boycott anti-Trump. Nous tenterons dans l’article suivant de proposer une interprétation politique de ces opérations, que nous considérons comme particulièrement représentatives de la démocratie directe.

a)Pour dérider l’atmosphère, nous conseillons vivement Zemmour et Bock-Côté sur Elon Musk et la liberté d’expression :

https://www.facebook.com/ZemmourEric/videos/ce-nest-pas-un-hasard-si-elon-musk-a-soutenu-donald-trump-le-combat-pour-la-libe/1323905889047361

SOURCES

https://www.theguardian.com/us-news/2025/feb/28/economic-blackout-boycott-trump

https://www.theguardian.com/us-news/2025/mar/12/i-feel-utter-anger-from-canada-to-europe-a-movement-to-boycott-us-goods-is-spreading .

Canadian Travel Boycott Of U.S. Could Cost $2.1 Billion—These States Most Impacted

https://www.courrierinternational.com/article/economie-au-canada-le-boycott-des-produits-americains-a-le-vent-en-poupe_227663

https://www.tf1info.fr/transports/video-reportage-on-va-changer-de-voiture-ces-proprietaires-de-tesla-pour-qui-elon-musk-est-devenu-un-epouvantail-2349855.html

https://www.huffingtonpost.fr/france/article/le-boycott-de-produits-americains-soutenu-par-plus-de-60-des-francais-voici-les-trois-marques-les-plus-ciblees_247965.html

https://www.nyc.fr/presse/boycott-usa

https://www.lepoint.fr/societe/contre-trump-je-dis-non-avec-mon-portefeuille-rencontre-avec-celui-qui-mene-le-boycott-anti-etats-unis-en-france-09-04-2025-2586974_23.php#11

https://www.facebook.com/groups/1847392999339948/

https://www.escape-x.org/Why-quit-X-Launch-of-Escape-X-campaign.html

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