Le RN est-il d’extrême droite?

Les Obscurs

Dans l’article précédent, nous rappelions notre méfiance à l’égard du système représentatif, qui alimente depuis des années le ralliement populiste au FN puis au RN, et n’est certainement pas en état de devenir un cadre de résistance conséquent à l’extrême droite. Partisans de la démocratie directe, nous ne faisons confiance à aucun parti et leur décomposition actuelle, qui mène droit à la crise de régime, ne fait que nous renforcer dans cette position. Mais nous refusons la politique du pire. Concrètement, aujourd’hui, le pire, c’est la majorité absolue de l’extrême-droite à l’Assemblée ; il peut être combattu ; il peut être évité.

C’est pourquoi nous avons appelé à voter au deuxième tour des législatives pour tous les candidats opposés à ceux du R.N, à l’exception du groupe des dirigeants de LFI inféodés à Mélenchon.

Faible mobilisation politique contre le RN

Mais un tel objectif : empêcher au moins le RN d’obtenir la majorité absolue suppose un minimum d’activité des autres forces politiques. On devrait même s’attendre à ce que les partis appellent pompeusement une mobilisation. Chacun peut voir qu’il n’en est rien en dehors des quelques initiatives venues de la société civile, syndicats, associations féministes.

Au contraire, voici la situation hier sur un marché de la banlieue parisienne : le RN ne fait même pas semblant d’être là ; les partisans d’une ancienne députée macronienne et ceux de l’actuel élu, membre de LFI, vaillant représentant du « nouveau front populaire », qui tente vainement de faire oublier qu’il est un fidèle courtisan de Mélenchon, diffusent leurs tracts. S’agissant du RN, sur le tract LFI de quatre pages, une seule mention, tel un label de consommation, « Le meilleur rempart contre l’extrême droite », et sur celui de l’ex macronienne, une discrète allusion « contre tous les extrémismes », façon « suivez mon regard ».

Dans la presse, on voit partout les effets de la domination idéologique du RN et du succès de la tactique de dé-diabolisation. Tout est bon pour faire disparaître la critique du RN. La vieille formule de Fabius (« Vraies questions, fausses réponses », 1985) revient sous les formes les plus variées, jusqu’à donner à penser qu’il y aurait une sorte d’effet-vérité de l’extrême-droite qui dirait tout haut ce que les autres n’osent même pas penser, ou qui saurait entrer en résonance avec les malheurs des gens simples. Un autre aspect de ce statut inattaquable, résultant directement de la dé-diabolisation, c’est que le RN aurait abandonné toutes ses positions extrêmes : il garde l’Euro, ne quitte plus l’Union européenne, et même dénonce l’anti-sémitisme.

Et, pour finir, la critique du RN, cela ne marcherait pas : « les gens en ont assez d’entendre toujours répéter les mêmes choses contre l’extrême droite », disent les fatigués qui n’ont rien à répéter, n’ayant jamais rien dit.

Alors la démarcation avec l’extrême-droite se réduit comme peau de chagrin : quelques fiches individuelles sur les hommes de main et d’affaires proches de Marine Le Pen, les procès pour détournement à l’initiative du parlement européen, des propositions économiques présentées comme particulièrement incongrues, bref une critique de figuration, une critique pour la montre dont on pourrait penser qu’elle est très précisément calibrée pour justifier les protestations de Marine le Pen contre l’appellation « extrême-droite ».

Devant le style à la fois ampoulé et insipide des déclarations anti – RN, il y aurait de quoi rire. Mais il n’y a plus vraiment de quoi rire lorsqu’on voit certains se précipiter sur les micros ou dans les journaux pour faire savoir qu’ils voteraient pour un candidat d’extrême-droite face à un LFI. Soyons clairs : la position selon laquelle des citoyens, quels qu’ils soient, se refusent à voter pour Mélenchon ou ses proches, notamment à cause de leurs positions anti-sémites, nous semble tellement claire et légitime que nous l’avons adoptée. Nous ne pensons pas que cette position puisse être étendue à l’ensemble des candidats LFI, et, encore moins, à tous les partis du « nouveau front populaire ». Mais, surtout, refuser de choisir est une chose, choisir positivement l’extrême-droite une autre, et inexcusable.

Le vote pour le FN était tabou. Le vote pour le RN devient chic dans certains milieux intellectuels et médiatiques ; la main tendue à Marine Le Pen se présente comme une sorte de provocation anti-conformiste. Ne leur dites pas qu’ils sont d’extrême droite puisque le RN lui-même ne l’est plus.

Il faut donc reprendre ici la critique de l’extrême droite. Nous le faisons évidemment sans illusion quant à notre influence sur le scrutin. Pour autant il ne s’agit pas d’un simple réflexe éthique. Il y a de fortes raisons de penser que la décomposition politique en cours va se précipiter. La politique française va traverser une phase de chaos. Elle sera peut-être circonscrite à la sphère de la politique représentative, aux affaires de présidence, de gouvernement et de parlement. Mais cela est peu vraisemblable. Les attentes sont trop grandes ; le désir d’en découdre est là ; le haut ne sait plus gouverner ; le bas ne supporte plus de l’être ; la société est divisée ; ce qui pouvait être enduré ne l’est plus. Une clarification intellectuelle sera nécessaire pour sortir de l’actuelle confusion.

Un parti d’extrême droite

Commençons donc par le plus simple qu’on voudrait pourtant nous refuser : le Rassemblement national est un parti d’extrême droite et ce qualificatif signifie quelque chose.

Le RN est l’héritier et le continuateur des différents partis d’extrême droite qui se sont succédé en France.

Le premier est au pouvoir avec Charles X et structuré autour de la perspective d’une contre-révolution. Bonald, De Maistre, comme Burke au Royaume Uni, en sont les références. Il est l’ennemi des Lumières, de l’universalisme, de l’égalité politique et de la démocratie révolutionnaire. L’extrême-droite contemporaine lui emprunte un thème majeur : l’identité civilisationnelle.

L’extrême – droite fin de siècle se forme en réaction contre la Troisième République émergente. Ses représentants sont Drumont (anti-sémitisme moderne), Maurras (royalisme, nationalisme) et surtout Barrès. Les partis et ligues d’extrême-droite se constituent en particulier dans le conflit de l’Affaire Dreyfus, véritable baptême du feu de la nouvelle République. Anti-dreyfusard, Barrès est essentiellement un nationaliste. Sa politique est une des sources du fascisme. Racisme et racialisme, anti-sémitisme, nationalisme, culte de l’armée, de l’autorité et du chef, refus de la démocratie sont les traits principaux de cette extrême droite. Le Rassemblement national et les autres groupes du même type lui doivent surtout le nationalisme et la xénophobie, l’anti-sémitisme, très présent au Front national, n’étant plus de rigueur dans le discours du R.N.

Dans les années 1930 et 1940, l’extrême droite devient une composante majeure du mouvement totalitaire en France que ce soit dans les partis fascistes ou au niveau de l’Etat français (nom officiel du régime de Vichy). Elle participe à la « révolution nationale », tentative totalitaire, à la collaboration y compris militaire (Division Charlemagne) avec l’Allemagne nazie et prend part à l’extermination des Juifs. La Libération entraine la défaite historique de l’extrême droite comme courant politique.

L’extrême droite est réprimée, punie, marginalisée et déshonorée. La prise de conscience, progressive et ascendante, de la Shoah, dans les quarante années qui suivent la guerre (1985, film de Lanzman) couvre d’opprobre les individus et les groupes qui y ont participé, mais aussi ceux qui, en vain, tentent, comme Jean Marie Le Pen, de nier la politique d’extermination des Juifs par les nazis. La collaboration avec les nazis a démontré ce qu’il fallait penser du patriotisme de ces nationalistes. La participation ou le soutien à l’OAS, seul véritable groupe terroriste français de l’après-guerre, scandalisent la population. En 1972, quand le Front national est créé, l’extrême droite semble n’avoir aucun avenir. Personne ne doute alors que le nouveau groupuscule puisse être défini autrement.

Devenir un parti présidentiable

Comment le groupuscule d’extrême droite de 1972 s’est-il transformé en parti présidentiable ?

Il faut évidemment rendre au père et à la fille ce qui leur revient, en toute objectivité !

Commençons par le père. On a un peu honte de devoir rappeler des éléments aussi basiques, mais ce qui définit fondamentalement un parti politique, ce ne sont pas les « points-clé » du programme, et encore moins leur chiffrage, ni le calendrier des promesses de toutes sortes, c’est sa stratégie. Cette stratégie a été conçue par Jean Marie Le Pen et conservée, pour l’essentiel, par sa fille : c’est une stratégie d’indépendance. Ni Le Front, ni le Rassemblement ne devaient être les ailes extrêmes d’une union des droites. Le Front est viscéralement opposé à la droite républicaine, et surtout aux gaullistes. Ce point sera central dans l’expulsion de Meigret, comme il l’est dans le conflit avec Zemmour.  L’appellation est d’ailleurs significative : il n’y a pas à faire d’union plus large puisque le parti est déjà lui-même un front ou un rassemblement. Comme on peut le voir avec le ralliement de Ciotti, la fille applique minutieusement la stratégie du père : les ralliés sont du bois mort politique.

On a souvent suggéré que Jean Marie Le Pen ne visait pas réellement le pouvoir, mais seulement une certaine présence dans la vie parlementaire et publique. On a soutenu soit que sa fille avait hérité de cette indolence, soit au contraire qu’elle avait rompu avec lui sur ce point. En réalité, optant pour l’indépendance, c’est-à-dire pour une position d’extrême-droite, Le Pen savait qu’il devait d’abord passer par une période assez longue de préparation idéologique de l’opinion.

Cette activité de préparation idéologique a été menée de manière efficace. Donnons quelques balises : « Le camp des saints », 1973, de Jean Raspail, qualifié de « prophète » par Marine Le Pen ; « Vu de droite » d’Alain de Benoist en 1977 ; « Le grand remplacement » de Renaud Camus, 2010.

Il y a dix ans, nous pouvions constater que le Rassemblement national avait remporté la bataille pour la domination idéologique (1). Ses idées, sa manière de poser les problèmes avaient été peu ou prou adoptées, intériorisées par ses concurrents et ses rivaux. Toute cette bataille pour l’hégémonie idéologique est à rattacher, pour l’essentiel, à la période du Front. Marine Le Pen n’a eu seulement qu’à en récolter les fruits.

Si cette activité idéologique a pu se montrer aussi efficace, c’est essentiellement parce qu’elle entrait en résonance avec le thème clé de propagande retenu par Jean Marie Le Pen dès les débuts du Front National : la dénonciation de l’immigration. Dès 72, il reprend, sur une suggestion de François Duprat, le slogan « Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés en trop ». En 73, il lance la campagne « Halte à l’immigration sauvage ! ». En 81, il rôde les thèmes de la « préférence nationale », « Les Français d’abord ! ». Il centre encore le second tour de la présidentielle de 2002 sur la préférence nationale.

Le leitmotiv anti-immigrés est une constante de l’extrême-droite. Il fédère les thèmes souvent anciens que nous avons évoqués : l’identitarisme civilisationnel, le souverainisme, la xénophobie, le racisme sous ses différentes formes, et même l’anti-sémitisme, puisque l’« immigrationnisme » est piloté par l’oligarchie mondialiste. De « l’immigration sauvage » à la « menace existentielle » de Bardella, il fait le pont entre FN et RN. Il est le thème central de l’extrême droite française sous ses différentes versions.

Marine Le Pen devient présidente du FN en 2011. Elle en exclut son père en 2015 et crée le Rassemblement national en 2018.

Si Jean Marie Le Pen a apporté la stratégie, favorisé la bataille idéologique, et centré la propagande sur le thème de l’immigration et de l’immigrationnisme, Marine Le Pen innove en adoptant la tactique dite de « dé-diabolisation », cependant déjà amorçée par JM Le Pen lors de la campagne de 2002.

Sur la dédiabolisation, nous devons rappeler ce que nous en disions en 2014 :  

« Sur le «nouveau» Front national de Marine Le Pen, on propose deux types d’explication: le FN a changé (mais alors jusqu’à quel point?); ou: le FN n’a pas changé et la fille est un faux nez du père (et donc les conflits entre les deux sont une manipulation).

Nous n’adhérons à aucune de ces explications. Le FN conduit avec persistance son projet de mouvement d’extrême-droite nationaliste d’après la Seconde Guerre. Ce projet est nécessairement différent des mouvements fascistes historiques. Dans l’Europe d’après la Seconde Guerre et d’après la Shoah, il y a peu de place pour les mouvements qui visent explicitement à ressusciter le nazisme ou le fascisme. Même le négationnisme honteux de J-M Le Pen est de trop. Mettons les points sur les i: si un nationaliste d’après guerre est différent d’un nationaliste du début du XXème siècle, il ne devient pas un simple patriote pour autant; et si un fasciste d’après guerre est différent d’un fasciste d’avant guerre, cela n’en fait pas un démocrate. »

(1)

Dix ans après, mettons à nouveau les points sur les i : si des extrêmistes de droite dé-diabolisés du XXI ème siècle sont différents des extrêmistes de droite diabolisés de la fin du XX ème siècle, ils n’en deviennent pas pour autant de simples républicains de droite.

Immigration, islamisme, « grand remplacement »

Pour tester le nouvel extrémisme du Rassemblement national, le plus simple est de reprendre le traitement qu’il donne des thèmes de l’immigration et de l’immigrationnisme. Nous nous appuyons ici sur leur utilisation du « grand remplacement » de Renaud Camus.

On sait que cette théorie comprend deux parties distinctes. La plus importante met en scène une sorte d’engloutissement civilisationnel du peuple français par les immigrés et réfugiés. Au début, il y aurait un peuple, les Français, et, en une ou deux générations, il serait remplacé par un ou plusieurs autres peuples. D’autre part, Renaud Camus dénonce ce qu’il appelle le « pouvoir remplaciste » tout en restant imprécis sur la nature de ce pouvoir.

Le 21 mai dernier, Bardella a déclaré, lors d’un débat, que l’immigration représentait une « menace existentielle pour la France et pour l’Europe ». On admettra que la formule est proche de celle du grand remplacement. Marine Le Pen avait pris ses distances avec les risques d’une vision « complotiste ». Mais toute la propagande du Rassemblement national insiste non seulement sur la pression démographique de l’immigration et la « menace existentielle », mais aussi sur le fait que les pouvoirs étatiques ou européens encouragent une telle pression.

Sur tous ces sujets, une chose au moins a changé entre la période du père et celle de la fille : c’est l’apparition du djihadisme et de l’islamisme avec leur cortège d’attentats terroristes, la diffusion d’idées et de pratiques racistes et anti-sémites, les conflits culturels incessants, etc. Si le pilote du grand remplacement a tout du fantôme, on sait bien, en revanche, qui sont les djihadistes et les islamistes. Aujourd’hui, dans le grand public, la question de l’immigration est sur-déterminée – on dirait aussi bien : déformée – par le djihadisme terroriste et la prédation islamiste. Il est donc tentant d’examiner comment le Rassemblement national se situe par rapport à l’islamisme.

La lecture de la proposition de loi sur les idéologies islamistes du RN réserve une surprise : l’islamisme n’y est jamais défini. L’article 1 pompeusement titré « Des idéologies incompatibles avec la République » se contente en effet de cette disposition générale :

« Sont interdites sur tout le territoire de la République ou à destination de ce dernier, sous toute forme et par quelque moyen que ce soit, la pratique, la manifestation ainsi que la diffusion publique des idéologies islamistes, de nature à troubler l’ordre et la paix publics en ayant pour objet ou pour effet de provoquer des tensions et divisions au sein de la communauté nationale, ou d’inciter des personnes ou des groupes à s’en séparer, ou, à s’affranchir des règles communes édictées par la loi. »

Puis le texte énumère les traits qui caractériseraient ces idéologies : contradiction avec la constitution, la laïcité etc, pratiquant une sorte de définition négative. Pour la définition positive de ces idéologies islamistes incompatibles avec la République, il faudra chercher ailleurs.

On trouvera peut-être un début d’explication dans le texte sur le projet de referendum pour le contrôle de l’immigration :

« Le projet de référendum permettra de combattre le communautarisme et le séparatisme. Il est d’usage d’affirmer que la République ne reconnaît qu’une seule communauté, la communauté nationale. Pourtant, ce principe fondamental ne figure pas dans la Constitution. Or, l’essor rapide du communautarisme et du séparatisme, qui trouvent pour l’essentiel leur origine dans une immigration incontrôlée impose que la Constitution permette de mieux les combattre. Le projet de réforme de la Constitution prévoit donc la création d’un article 3-1 ainsi rédigé : « Il n’y a en France d’autre communauté reconnue que la communauté nationale. Il en découle que le respect de la règle commune s’impose à tous et que nul individu, nul groupe ne peut se prévaloir de son origine, de sa culture, de sa langue ou de sa religion pour s’en exonérer ou en être exonéré. » Cette disposition sera de nature à empêcher la mise en place de mesures de discrimination dite « positive » et contribuera à éradiquer l’islamisme. »

Nous pensions que c’était l’islamisme, c’est-à-dire concrètement l’action des Frères musulmans, des groupes salafistes, des sympathisants de tous les djihadismes, qui travaillait en profondeur l’opinion musulmane en France comme dans les pays d’origine. Mais le RN a une autre vision : c’est l’immigration incontrôlée qui crée le communautarisme. Et c’est en supprimant le communautarisme qu’il supprimera l’islamisme qu’il ne sait pas, ou ne veut pas définir. 

En réalité, si le RN voulait se servir du djihadisme et de l’islamisme comme d’un simple prétexte pour pouvoir harceler les immigrés et les musulmans, il ne s’y prendrait pas autrement.

L’absence de lutte politique réelle contre le djihadisme et l’islamisme, et, chez certains courants politiques comme LFI, le refus de mener ce type de lutte politique, et même simplement de les dénoncer, a créé un terrain extrêmement favorable au Rassemblement national. Cette situation crée la confusion entre islamistes et immigrés, islamistes et musulmans.

L’incohérence inouïe des projets de loi du RN sur les questions de droit les plus fondamentales, s’agissant de la définition d’une opinion qu’on veut interdire, contraste avec le détail des protocoles et des mesures répressives envisagées. Ce contraste ouvre l’espace politique d’un conflit des identités piloté et stimulé par l’état, de haut en bas. Une telle politique, extrêmement dangereuse pour le pays, a une histoire et un nom : l’extrême droite.

NB: Sur les relations du RN avec la Russie de Poutine, nous avons publié plusieurs articles, en particulier: « Le grand retournement d’alliances de Le Pen », une occasion pour les lecteurs de vérifier à la source, à partir d’un document que le RN a supprimé de son site:

https://lesobscurs.com/2024/03/12/le-grand-retournement-dalliances-de-le-pen/

(1) Lire: https://lesobscurs.com/2019/10/31/le-pont-des-francais-tiendra-ou-lopposition-au-front-national/

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