les petites littératures de Kafka

Par Alain Giffard

Il n’existe pas de texte de Kafka intitulé « les petites littératures » ou « la littérature mineure ». Nous disposons de fragments qui appartiennent au quatrième cahier du Journal de Kafka qui en comprend douze. Ce cahier couvre la période du 28 novembre 1911 au 3 janvier 1912. Le « texte » est donc constitué par le rassemblement de plusieurs fragments, écrits par Kafka de Noël à la fin de l’année 1911, autour de ce qui semble bien être un thème commun: les « petites littératures ». Ces fragments sont séparés par d’autres morceaux intercalés, les uns non dénués de relations mais lointaines avec le texte, les autres sans aucune relation apparente. Trois fragments avaient été réunis au sein même du Journal, par Max Brod, le premier éditeur. Nous proposons d’en reprendre cinq dans la publication numérique qui sera proposée à la lecture. Nous utilisons ici la version des « Journaux » dans la traduction de Robert Kahn publiée par les Editions Nous (1).


Le premier fragment comprend une série de notes qui semblent former un projet d’essai sur les avantages d’une littérature « qui se développe avec une réelle ampleur qui n’est pas inhabituelle, mais qui en a l’air à cause de l’absence de vrais talents ». Kafka n’utilise pas ici la notion de « petite littérature ».

Le deuxième fragment, de deux phrases seulement, pose que « Goethe freine probablement par la puissance de ses oeuvres le développement de la langue allemande ».

Le troisième fragment, aussi difficile que le premier, traite de la « cohésion des actions littéraires ». Est ici visée la force spécifique des petites littératures – lesquelles ne sont toujours pas nommées ainsi, en tout cas dans la traduction de Robert Kahn, qui nous semble fidèle – qui réside dans leur capacité à traiter les « affaires isolées », les situations individuelles, les cas particuliers, les liens qu’ils entretiennent, et la relation de la littérature à la politique.

L’extraordinaire deuxième paragraphe de ce fragment dit ainsi (« Ici » désigne précisément le lieu de ces petites littératures non nommées):
« Ce qui se joue en bas à l’intérieur des grandes littératures et qui forme une cave non-indispensable du bâtiment se passe ici en pleine lumière, ce qui laisse se développer là un attroupement momentané conduit ici à rien moins qu’à la décision de vie et de mort pour tous. »

Le quatrième fragment débute par une ligne qui est presque un titre: « Schéma pour caractériser les petites littératures ». Les voilà enfin nommées, et, comme on le remarque, au pluriel: « Kleine Litteraturen », petites littératures. Ce schéma est une tentative de classer systématiquement ce qui a été simplement décrit ét énuméré au début du premier fragment. Mais cette tentative est aussitôt présentée comme un échec:
« Comme l’image placée plus haut a peu de puissance. Entre le sentiment effectif et la description comparative est posée telle une planche une hypothèse préalable et qui n’a pas de rapport. »

Le dernier fragment est une tentative ironique pour analyser les « difficultés pour terminer même un petit essai. »

Parmi les autres morceaux de texte écrits par Kafka durant la même période, et donc intercalés entre ces cinq fragments, il faut évidemment évoquer les notes de lecture sur Goethe, à partir de « Poésie et vérité », qui figurent l’autre pôle, la grande littérature, littérature d’autorité constituée autour, à partir et dessous les livres des Auteurs, des Maîtres de la littérature.

Le petit essai inachevé de Kafka va connaitre un destin littéraire étonnant. Longtemps on se contente d’y voir seulement une sorte d’excursus plus ou moins réussi de Kafka dans la théorie littéraire, en dépit d’indices parfaitement contradictoires avec cette restriction. Pourquoi, par exemple, (mais aussi: comment?) les petites littératures forment-elles un cadre plus adapté à « l’épuration du conflit qui oppose pères et fils » (traduction de Marthe Robert)?


Mais un livre va entraîner un total renversement du statut de ce texte dans l’oeuvre de Kafka. En 1975, Deleuze et Guattari, qui ont publié l’Anti-Oedipe trois ans avant, font paraître « Kafka Pour une littérature mineure ». Ils ont travaillé à partir de la traduction que Marthe Robert a procurée du Journal de Kafka édité par Max Brod. C’est précisément Marthe Robert qui a pris l’initiative de lancer en français la « littérature mineure » là où Kafka parlait de « petites littératures ». Non seulement Deleuze et Guattari reprennent à Marthe Robert cette traduction – ce qui leur sera reproché – mais ils en font le sous-titre de leur propre livre, dans une manière de manifeste: « Pour une littérature mineure ».

Les deux auteurs ne prétendent à rien moins qu’une rupture complète avec les lectures dominantes de Kafka, telles qu’elles s’étaient mises en place depuis Max Brod:
« Les trois thèmes les plus fâcheux dans beaucoup d’interprétations de Kafka, c’est la transcendance de la loi, l’intériorité de la culpabilité, la subjectivité de l’énonciation. Ils sont liés à toutes les stupidités qu’on a écrites sur l’allégorie, la métaphore, le symbolisme de Kafka. »(2)
Dans un article récent (3), Rony Klein évoque « des thèses absolument iconoclastes », « un « tour de force », « une lecture qui « défie la vision classique de Kafka comme romancier de la loi, du Dieu absent, de la culpabilité ».
Or le pivot, l’entrée qui donne son nom au titre de l’ouvrage, le chapitre 3, lui – même intitulé « Qu’est – ce – qu’une littérature mineure? » n’est rien d’autre qu’une longue analyse des extraits du quatrième cahier des Journaux de Kafka.

Le tour de force initial que Deleuze/Guattari imposent au texte de Kafka est tout-à-fait clair; il est même explicité, voire exhibé.
« Le problème de l’expression n’est pas posé par Kafka d’une manière abstraite universelle, mais en rapport avec les littératures dites mineures – par exemple la littérature juive à Varsovie ou à Prague. »
En réalité, Kafka évoque au début de son texte deux littératures: la littérature juive contemporaine à Varsovie, et la littérature tchèque contemporaine. De la première, il est informé par Loewy, de la seconde, il a une « vision en partie personnelle ». Sa situation telle qu’il la présente lui même est donc clairement une situation d’extériorité, par rapport aux deux langues, et aux deux (petites) littératures leur correspondant.

Y-a-t-il lieu alors de chercher le moyen de passer de cette situation d’extériorité à une écriture qui puisse bénéficier des effets positifs de la petite littérature? Logiquement, trois voies étaient possibles: adopter la langue d’une littérature mineure; renoncer à trouver dans la grande littérature, c’est-à-dire pour Kafka: la littérature en langue allemande, quelque équivalent de ces effets positifs des littératures mineures; considérer la situation de la petite littérature comme une sorte de cahier des charges à mettre en oeuvre dans une littérature en langue majeure.

Les deux premières solutions étaient fermées à Kafka. Il évoquera plus tard, dans une lettre à Brod de 1921 citée par Deleuze, la triple impossibilité d’une littérature juive en Bohème: impossibilité de ne pas écrire; impossibilité d’écrire en allemand; impossibilité d’écrire autrement.

Reste donc la troisième solution: prendre en quelque sorte pour modèle la situation des petites littératures. C’est, bon an mal an, l’interprétation de Deleuze et Guattari. Mais ils l’obtiennent par une ultra-simplification qui n’est rien d’autre que la dénégation de la situation d’extériorité évoquée par Kafka. Il suffit de détacher la petite littérature de la petite langue:
« Une littérature mineure n’est pas celle d’une langue mineure, plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue majeure. Mais le premier caractère est de toute façon que la langue y est affectée d’un fort coefficient de déterritorialisation. »
La « déterritorialisation » est tout-à-la-fois ce qui suscite, accompagne, singularise la littérature mineure. Elle en est une des trois grandes caractéristiques selon Deleuze et Guattari. Il est certainement frappant de constater que, sans le mentionner, ils reprennent l’idée d’un schéma tenté par Kafka et, selon lui, raté, dans le quatrième fragment précisément défini « Schéma pour caractériser les petites littératures ».

Dans ce passage, Kafka distingue, comme types d’effets ou d’avantages:
1 Vivacité: dispute; écoles; journaux…
2 Soulagement: absence de principes; petits thèmes; facile
3 Popularité: lien avec la politique; histoire de la littérature; confiance en la littérature.

Dans leur propre schéma des caractéristiques de la littérature mineure, Deleuze et Guattari distinguent:
1 La déterritorialisation de la langue
2 Tout y est politique; chaque affaire individuelle est immédiatement branchée sur la politique
3 Tout prend une valeur collective. La rareté des talents permet de concevoir autre chose que la littérature des Auteurs, des maîtres. Il n’y a que des « agencements collectifs d’énonciation ».

Certaines différences entre les deux tableaux sautent aux yeux; d’autres méritent d’être approfondies. Il était attendu que les deux auteurs de l’Anti-Oedipe tombent de leur chaise en repérant « l’ennoblissement et la possibilité d’évoquer l’opposition entre pères et fils » (traduction de Robert Kahn), qu’ils lisaient d’ailleurs dans la version de Marthe Robert « l’épuration du conflit qui oppose pères et fils et la possibilité d’en discuter », dans la liste des avantages des petites littératures du premier fragment. Toute leur lecture est marquée par cette idée que « tout est politique y compris les affaires individuelles ». De fait leur livre ne propose pas seulement une interprétation de Kafka; il implique et intègre une certaine conception politique. Leur rhétorique a une forme homothétique: leur théorie politique de la littérature mineure est supposée être à leur interprétation de Kafka ce que l’essai de Kafka est aux petites littératures.

Ultérieurement, l’opération rondement menée par Deleuze/Guattari de rabattre les petites littératures en langues dites mineures, sur les littératures en langues majeures « faites » par des minorités, aura un prix à payer.

Dans le contexte dit de la French Theory, où Deleuze figure aux côtés de Foucault, plutôt que dans le groupe Derrida – Althusser (4) , la théorie de la littérature mineure va rencontrer un large succès en étant incorporée aux études et à la politique décoloniales. En même temps, elle va se trouver au centre d’une polémique, parfois alimentée ou reprise en France, autour du thème du « contre-sens », du « misreading » (erreur de lecture), voire de la « mauvaise lecture ».

Autrement dit, le déplacement opéré par Deleuze reposerait sur une erreur qui, chez certains, n’est pas loin d’être une faute. On ne peut contourner cette question, car, peu ou prou, elle engage l’idée qu’on peut se faire du texte de Kafka. Et le premier point, puisqu’on veut parler de lecture, devrait, surtout dans les écrits polémiques, préciser si l’erreur de lecture est une erreur de compréhension, d’interprétation ou d’appropriation.

Je doute fort que Deleuze et Guattari se soient mépris sur le type de littératures visées par Kafka. Reprenons leur texte:
« Le problème de l’expression n’est pas posé par Kafka d’une manière abstraite universelle, mais en rapport avec les littératures dites mineures – par exemple la littérature juive à Varsovie ou à Prague. Une littérature mineure n’est pas celle d’une langue mineure, plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue majeure. »
A coup sûr, on doit reconnaître qu’il y a une erreur dans la première phrase. Deleuze aurait dû écrire « ou la littérature tchèque à Prague ». On sait que la situation d’extériorité de Kafka par rapport aux deux petites littératures est évoquée par lui dès la première phrase du premier fragment, de la façon la plus claire. Mais la distinction entre les deux situations est introduite par Deleuze sans équivoque.

Faut-il considérer alors qu’il se livre à une « mauvaise » interprétation, en s’autorisant à associer Kafka à la conception d’une deuxième catégorie de littérature mineure, celle qu’une minorité fait dans une langue majeure?
Cela me semble pour plusieurs raisons une attaque bien risquée. Par l’absurde, si l’interprétation de Deleuze est aussi basiquement fautive, nous sommes en face d’un Kafka qui n’envisage pas les petites littératures du point de vue de son écriture, mais en quelque sorte de manière purement objective, impersonnelle, dans le cadre d’un article de sociologie de la littérature, ou de théorie des genres littéraires. L’idée, qui est celle de Deleuze, de considérer plutôt Kafka comme un écrivain, et donc comme quelqu’un qui va étudier les petites littératures en tant que tel, et non pas en tant que professeur de littérature comparée, m’apparait plus soutenable, en dépit de sa banalité. Un jour de Noël, propice à rappeler à Franz Kafka sa situation de minoritaire en tant que Juif dans un pays majoritairement protestant, il s’est plu à consigner les avantages des petites littératures qu’il connaissait, sous la forme d’un bilan comparatif. Le but était de souligner leurs points forts, comme autant de références pour son propre travail.

On constate d’ailleurs que Kafka n’établit pas de cloison infranchissable entre « ici » (petites littératures) et « là » (grandes littératures). Ainsi le Schéma pour caractériser les petites littératures commence-t-il par cette annotation:
« Effet dans le bon sens du terme ici comme là-bas dans tous les cas. Ici dans le détail il y a même des effets meilleurs. »
Et, dans le même fragment, le tableau ainsi dressé est qualifié de « description comparative ». Il y a donc au moins une possibilité formelle de passage des petites aux grandes littératures. Cette possibilité est logiquement la condition d’existence de la littérature mineure selon Deleuze; elle en est aussi l’indice.

On peut donc reprendre cette hypothèse déjà formulée que le premier type de littérature, la petite littérature selon Kafka, lui fournirait les éléments d’un cahier des charges pour sa propre écriture, sa propre conception de la littérature.
Quels sont alors ces éléments? Ce sont les « avantages » ou les « effets » du travail littéraire, énumérés au début du premier fragment. Il n’est pas facile, on s’en doute, de paraphraser ni de résumer Kafka. Mais on peut restituer l’opération qui déclenche le mouvement initial d’énumération et rend possible la liste des avantages. Les petites littératures, non étouffées par les grands auteurs, font preuve d’une plus grande vitalité. Cette vitalité, bonne en elle-même, renforce la position et la contribution de la littérature à la vie spirituelle et culturelle, sociale et même politique. Mais elle facilite aussi le travail proprement littéraire, l’écriture, ce que Kafka illustre par deux exemples: le traitement des conflits pères-fils; les « petits thèmes » et les affaires individuelles.

Ces dernières ne forment, dans les grands romans, qu’un décor, un arrière-fond pour l’action. Dans la petite littérature, elles sont traitées pour elles mêmes et c’est ainsi qu’elles rencontrent directement la frontière politique. (C’est aussi le dispositif de l’excellent film de Jonathan Glazer, « La Zone d’intérêt »). Kafka ne se livre pas à une sociologie culturelle des petites littératures; il en tire les leçons artistiques pour lui même. Et son petit essai inachevé aurait pu s’appeler, tout aussi bien, « Pour une littérature mineure ».

Reste à considérer ce que Deleuze et Guattari ont imaginé comme politique à partir des fragments de Kafka: leur manière de s’impliquer dans la lecture de son texte ne devrait pas pouvoir être évaluée avec des formules telles que « contre-sens » ni même « misreading ». Si on s’accorde sur les points développés ci-dessus, on reconnaît au moins que leur lecture est compatible avec le texte de Kafka.
Il me semble que c’est exactement la situation de la notion d' »agencement collectif », une application certainement intéressante de la phrase de Kafka dans le même fragment: « La littérature est moins l’affaire de l’histoire littéraire que l’affaire du peuple ».

Dans le contexte réel de la réception du livre de Deleuze-Guattari aux Etats-Unis, de nombreux commentateurs se sont trouvés dans la situation de lire ou relire en même temps le texte de Kafka et le texte sur Kafka.

Certains acceptent une déconnexion entre la lecture interprétative qui serait gâchée par le contre-sens et l’appropriation politique, tenue à moins de rigueur: c’est la thèse du contre-sens « fructueux ». D’autres, moins charitables, ont vu des contre-sens partout, à tous les niveaux de lecture: c’est le cas de Nicholas Harrisson, auteur de « Postcolonial criticism: History, Theory and the Work of Fiction »: « leur essai qui est aussi influent que confus » (!) (5).

La relation entre la pensée décoloniale et le Kafka de Deleuze et Guattari n’est pas univoque, elle est parsemée de tensions. D’une part, les figures concrètes de « minorités faisant une littérature mineure dans une langue majeure » se sont multipliées, conformémént d’ailleurs à la logique de Deleuze. D’autre part, une contradiction a pu se révéler entre les approches les plus identitaires et une tendance à la généralisation de la littérature mineure qui est incontestablement chez Deleuze.

Dans cette citation, par exemple:
« Problème d’une littérature mineure, mais aussi pour nous tous: comment arracher à sa propre langue une littérature mineure, capable de creuser le langage et de le faire filer suivant une ligne révolutionnaire sobre? Comment devenir le nomade et l’immigré et le tzigane de sa propre langue? »
Pour confirmer cette tendance à la généralisation, il suffit de combiner cette citation avec cette autre, issue d’un dialogue avec Toni Negri:
« Tout le monde, sous un aspect ou sous un autre, est pris dans un devenir minoritaire qui l’entraînerait dans des voies inconnues s’il se décidait à le suivre »(6).

Sauf erreur, car la documentation sur le sujet est immense, le regain d’intérêt pour Kafka et la littérature mineure produit par le succès du livre de Deleuze n’a pas suscité une nouvelle lecture de l’étonnante liste des avantages des petites littératures. C’est pourtant le début de toute l’affaire. Peut-être serait-il temps que de nouvelles minorités, aptes à pratiquer la lecture mineure, et non intimidées par les injonctions en sens contraire, reprennent le travail à ce point, c’est-à-dire au début, et, sans ignorer Deleuze, mais sans souhaiter absolument le prolonger, et se plaçant délibérément sur un chemin parallèle mais à distance, nous apportent quelque chose de neuf sur le texte de Kafka et Kafka lui-même?
(A suivre)

NOTES
(1) Kafka, « Journaux », Première traduction intégrale par Robert Kahn, Nous, 2020
(2) Deleuze et Guattari, Kafka Pour une littérature mineure, p 82-83, Editions de Minuit, 1975.
(3) Rony Klein, « Deleuze et Guattari, Kafka Pour une littérature mineure. Kafka au carrefour du désir et de la loi », in Etudes Germaniques 2014/1, n°273, Editions Klincksiek
(4) C’est un point central du célèbre « Les subalternes peuvent-elles parler? » de Gayatri Chakravorty Spivak, Editions Amsterdam, 1988 – 2020 .
(5) Cité par Dirk Weissmann, De Kafka à la théorie post coloniale, l’invention de la littérature ‘mineure’, in Stephanie Schwerter et Jennifer K. Dick, Traduire, transmettre ou trahir, Éditions de la Maison des sciences de I’homme, 2013
https://hal.science/hal-01634472/document
(6) Gilles Deleuze, « Contrôle et devenir », Entretien avec Toni Negri, Futur Antérieur n°1, 1990, repris dans « Pourparlers », Editions de Minuit, 1990

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